Amélie-les-Crayons, la porte-plume
- By Frederic
Il y a des albums qu’on saisit au premier vol, comme des évidences. Et d’autres dont le tour prend du temps, un temps qu’il faut prendre tant le chemin se fait plus beau à chaque pas. Quand Amélie les crayons pointe la plume au coeur, le tour est long, il emprunte les chemins de traverse et des détours fantaisistes et poétiques, attachants comme un chewing-gum collé aux chaussures. Maintenant, quoi que racontent les lignes qui vont suivre, elles ne seront qu’une esquisse si pâle de l’arc-en-ciel qu’Amélie nous offre avec « la porte plume ».
Ce sont des histoires, ce sont des rêves, ce sont des vies fragiles ou fortes, des mots en fête et des vers légers comme l’air, au gré de la quinzaine de perles de l’album. Il y a la maigrelette qui attend son gros costaud. Et un train qui n’en finit pas de se
faire attendre ; mais au moins existe-t-il ? Il y a des manteaux qui tiennent chauds comme autant de souvenirs coincés dans les feutrines et les poches. Et puis un hommage caresse aux mamans généreuses et exemplaires. Jamais ailleurs, vous n’entendrez une âme errante raconter son drame, sa vie de fantôme, non jamais… Mais pas seulement car il y a aussi des mots et des regards de femmes, coquines et fragiles, espiègles et fortes, délicates et vraies… Des histoires de citronnier et de lunes, entre autres encore…
Mais sur « la porte plume », il n’y a
pas que des mots simples et magiques. Les poèmes sont enveloppés dans des mélodies flatteuses et des arrangements d’un raffinement délicieux. Les instruments s’amusent, acoustiques et intimes, partout et tout le temps. La voix cristalline d’Amélie danse avec les mots, c’est juste magnifique, sensuel et incroyablement expressif. Rarement l’ensemble aura formé si bel écrin.
Merci à celle qui a déniché ce joyau, l’air de rien…