Rufus Wainwright, release the stars
« Releases the stars » est un album
différent. A ses premières écoutes, j’ai été abasourdi, littéralement écrasé sous la richesse du son, totalement perdu dans les méandres de chaque titre. A fortiori de l’ensemble. Aux suivantes, j’ai mieux compris. J’ai imaginé une visite au Louvre ou dans tout autre grand musée, où les œuvres défilent sous nos yeux, en trop grande quantité, et trop vite. Il faudrait pouvoir se dire qu’on ne va dans une galerie que pour une toile, une pièce. La regarder, s’en imprégner et partir avec ce qu’elle nous laisse.
Car avant d’être une cohérence, l’album de Rufus Wainwright est un ensemble de chansons comme des petites symphonies, des tableaux dans lesquels il faut s’installer, devant lesquels il faut passer et repasser. Pour comprendre la lumière, le relief, les personnages principaux et ceux qui sont secondaires. Dès lors, j’ai écouté un titre, un deuxième. Le jour suivant, d’autres. Je me suis promené dans l’album avec un étonnant mélange d’attention et de nonchalance. Dans cette approche, l’album a pris une dimension particulière dans laquelle le temps a lâché prise.
Les compositions sont très belles, sous-tendues par des harmonies qui m’ont semblé complexes. La voix est remarquablement expressive, pleurante parfois, comme pour mieux accompagner le chant particulièrement poignant des cordes, violons et violoncelles, la douceur du piano et l’éclat des vents… De vrais tableaux, de vraies petites symphonies ; il se dégage des titres une sensation vive de construction, d’audace et d’exigeance.
Rufus Wainwright est un auteur compositeur interprète canado-américain né en 1973 qui chante en anglais mais aussi en français. Il a déjà 10 ans de carrière, plusieurs albums et musiques de film dans son escarcelle.