Travis, The band with no name

Ils se comptent sur les doigts d’une main, ces artistes dont on attend les albums avec cette impatience toute particulière qu‘invente l’affection. La musique est une chose profondément affective. En écoutant, on laisse des bouts de nous, des traces qui ne s’effacent pas, de puissantes empreintes. Dans nos mémoires se promènent à côté des chansons, des parfums et des couleurs, des époques et des lieux. Toutes les critiques, tous les techniciens, ne changeront rien à cette force… Hier matin, première écoute de « The boy with no name » dans la voiture, Travis est de retour… J’ai survolé la route, je crois n’avoir croisé aucun autre véhicule pendant plusieurs kilomètres, et les buildings tout autour se sont changés en Highlands écossais. J’ai perdu le Nord, pour la bonne cause, littéralement déposé ailleurs, à part. Sur les premières notes, un sourire, puis un frisson et tout s’enchaîne, pour le plaisir. Que ceux qui espéraient la révolution passent leur chemin. Travis se reste fidèle et c’est le plus beau cadeau qu’ils pouvaient nous faire. Le talent de mélodiste de Fran Healy est au beau fixe, les mélodies sont simples et légères, douces amères et élégantes. La voix est encore plus belle et claire qu’auparavant et les guitares, souvent sèches, sonnent sans surenchère. Mentions très spéciales pour « 3 times and you lose », « Closer » le single et « Big chair ». Un bémol néanmoins, l’album perd un peu d’intensité dans son dernier tiers.

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« The boy with no name » est frais et inspiré, intègre et touchant. Pour des heures et des heures, faire encore et encore le plein de vie.