Carla Bruni, Comme si de rien n’était

Les mots c’est beau. Quand ils enveloppent et caressent, quand ils surprennent et insufflent, quand ils chatouillent et intriguent. Quand ils semblent aussi neufs qu’ils sont simples, aussi neufs qu’un nouveau matin. Les mots c’est beau. Et Carla Bruni, les mots, elle les connaît. Elle les manie avec élégance et personnalité, tact et précaution, audace et discrétion. Les nuances, les effets, les jeux, les chemins, Carla Bruni promène sa langue, la notre, du bout de la sienne. Douce, suave, sensuelle, murmurée… Courir cent mètres en moins de dix secondes ne rend pas la démarche plus belle n’est-ce pas ? Si c’est beau, c’est beau. Et là c’est beau. Du début à la fin. Parler, ne serait-ce qu’évoquer la technique, lorsque c’est l’âme qui visée et touchée, c’en serait inutile, voire un brin vulgaire non ? Et le brin sent tellement meilleur quand il est de muguet. Ce disque, à pleins poumons respirez le donc. Et si nécessaire, fermez les yeux un instant, ce serait si dommage que le plaisir se boude. C’est ravissant, charmant, troublant, enivrant, des musiques aux poèmes, du français à l’anglais et à l’italien, d’une rive à l’autre, d’elle à nous. « Comme si de rien n’était » ; ou au contraire.