Bleu Venise, Daphné
La mer est calme, le soir tombe, la lumière semble décliner doucement. L’eau fait sonner son clapotis. Les reflets dans l’eau sont multiples, presque infinis, seule l’harmonie compte, la douceur des sensations. Nous sommes à Venise, sur son lagon. Ou ailleurs. Le lieu importe peu. Non, nous ne sommes pas, ou déjà plus à Venise. Le mot n’était qu’un mot, à peine un lieu. Ni un point de départ, ni celui de l’arrivée. C’est au cœur de soi qu’on voyage, et la musique aide à traverser le bois dont nous sommes fait. Daphné semble d’instinct. Elle délivre la sensualité et l’élégance en respirant, en expirant délicatement ce que son inspiration est allée chercher au coeur d’elle. Quand d’autres s’escriment ou s’acharnent, la jeune femme ne fait que lâcher prise, qu’oser. De l’essentiel, juste. Sur chaque titre, Daphné fabrique un petit univers dans lequel il fait bon se blottir, un monde à part où les mots et les notes se rejoignent dans une seule évidence. Entre pop et chanson française, dépouillement acoustique et richesse instrumentale, elle semble avoir déniché l’équilibre parfait. « Bleu Venise » avance sur un fil qui ne se brise pas, et offre un voyage intime et fragile à qui sait tendre suffisamment, non pas l’oreille, mais l’âme.