Vincent Liben, éponyme
- By Frederic
Le silence était assourdissant, depuis que je n’avais pas posé le moindre mot sur le site. J’étais là pourtant, tous les jours à passer, au moins une fois, et à constater que je n’avais rien de singulier à raconter, sans doute parce que ma et mes pensées s’agitaient ailleurs. Aux heures optimistes, je voyais au cœur du silence un temps de régénération, après des années données aux phrases, sans aucune pause ou presque. Aux heures moins optimistes… mais ne parlons pas d’elles, car l’objet de cet article est un emballement, car plus long encore que mon silence était l’absence de nouvelle rencontre musicale qui donne envie d’écouter en boucle, de susciter le manque dès que l’écoute cesse. Que le phénomène dure une semaine ou deux mois, peu importe, la magie a opéré.
Et le tour, je le dois à Vincent Liben, auteur compositeur interprète et arrangeur, d’un splendide album éponyme datant de septembre 2011. Le premier titre, « Mademoiselle Liberté », en duo avec Berry, annonce la tonalité d’un album, joli et efficace, un disque qui se révèle au fil des titres particulièrement homogène, sans que cette unité ne puisse rimer à un quelconque instant avec l’ennui. Les textes sont fins et ciselés comme de la dentelle ; les mélodies sont belles, et à l’honneur, ce qui est suffisamment peu fréquent pour être souligné au feutre fluo ; et pour ne rien gâter, les arrangements sont bien présents mais délicats, sans envahir, de type pop acoustique. Alors, entre mélancolie et plaisir, le disque offre la possibilité d’émotions vives et compatibles, en boucle, pour la satisfaction de n’avoir pas à résister à ce qui fait du bien au corps et à l’esprit. C’est tendre et accessible, joli et élégant ; plus rare que rare, précieux.
A noter que Vincent Liben était le leader du groupe Mud Flow, dont l’album « A life on standby » avait fait l’objet d’une chronique ici
même en 2005, il y a près de sept ans déjà.
Du talent, sans la prétention, dieu que cela fait du bien.