Alister, Double détente
- By Frederic
Alister, je l’ai croisé comme ça, lors de ces jours où j’ai besoin d’entendre de nouveaux sons, de voyager sur place. Une rencontre en deux temps néanmoins car bien que captée, mon attention avait d’abord poursuivi son errance. Avant de revenir, puis de m’installer pour une simple détente.
« Double détente ».
Il y a de quoi, dès les premières mesures, dodeliner de la tête et du cou, au rythme des battements forts et lents, d’une forte accointance pop anglo-saxonne. Puis la voix, basse, un timbre monocorde ne s’exprimant qu’à la marge, dans la nuance. Hypnotique. Dans le même bain vocal et rythmique, assez mélodique, des textes singuliers et ironiques sont posés. Quelques écoutes ne sont pas superflues pour leur prêter attention, les extirper de là où elles sont un peu étouffées, perdues au fond du son.
Homogène , le disque l’est. Bien que taillé pour le plaisir, il m’a semblé difficile d’écouter l’album d’une traite sans que l’attention ne baisse, sans que le plaisir lui-même ne se dissipe parfois, au détour d’un titre moins réussi, de ces moments qui clouent l’homogénéité au piloris de l’ennui. Hormis le dernier titre, plus acoustique, l’ensemble peut donner l’impression de tenir d’un seul bloc, et c’est peut-être dommage
tant la plupart des chansons auraient parfaitement supporté une orchestration plus organique, simplifiée.
Un mélange des genres, délicat, aurait-il servi le tout, au-delà des parties ? L’artiste fait ses choix et le disque a sa personnalité forte, ce qui en soi est déjà une réussite, et un régal même en l’occurrence. Alors, écoutez, montez le son, dansez un peu, tendez l’oreille ; bref, faites-vous plaisir, « Double détente » est fait pour ça.