Erica Buettner, True love and water
- By Frederic
Se taire. Penser au bruit qui ne doit pas se faire entendre. Ne pas écrire. Se concentrer sur le sens des mots. Ne pas parler. Ne rien écouter, d’autre. Se faire une idée du dénuement ; ne pas s’en faire du dénouement. Imaginer l’apesanteur, l’absence d’oppression. Mêler le chaud et le froid pour être bien. Faire fi des murs et des cloisons. Oublier qu’il y a eu des cris et des syllabes en trop. Oublier le mauvais temps, oublier le beau temps. Même le bon. Gommer le temps, tout court. Ne plus savoir, ne plus vouloir savoir, ne plus vouloir. Etre ou ne pas être, ce n’est plus la question.
Erica Buettner livre une caresse qui n’en finit pas, une douceur faite pour les peaux. Des chansons limpides, faites de son matériau composite, composées d’un cœur pour les cœurs, pour une communion de frissons. « True love and water » est une affaire organique, une danse des éléments. L’histoire est vraie, racontée comme on chuchote un secret, authentique et précieux, ces mots qu’on dit avec l’intense désir que rien, jamais, ne puisse les ternir. Et si, de temps en temps, quelque chose pouvait juste être joli, simplement joli. Simple. Et si, parfois, une silhouette pouvait avancer sans ombre ?
Et si… et si cela arrivait hors des rêves, il y aurait ce disque, aussi indispensable et gracieux qu’un sourire inattendu croisé un matin sur le quai d’une gare. Ou ailleurs.
Ailleurs.