Colorblind, Anywhere out of the world
N’importe où mais hors du monde, on serait bien. Pas forcément loin, non, juste un chemin neuronal, de fil en aiguilles pour que d’une pensée à l’autre, on finisse par trouver un peu d’ailleurs. Pas loin, à peu près là où on s’évade. Sous le panneau mais sans l’indication « vous êtes ici », exactement autrement. Même les couleurs pourraient avoir d’autres teintes, faire semblant d’être autres, on s’y perdrait, Colorblind, colorblind, daltoniens… Délicat et sophistiqué, mélodique le long d’arabesques, sonore du murmure au déchirement, ce n’importe où est en parfait équilibre, parfaitement en équilibre, au point de le risquer, par essence, en chaque moment. Trébucher vers une dissonance, se briser comme les cœurs friables, rebrousser chemin avant la vue qu’on espérait, tout aurait pu mais rien de cela, et tout au contraire, la vue est splendide. On y vient et on y
revient, liés, attachés, harnachés… Et si on tombe, ce sera grâce aux couleurs confondues.