Deux jours à tuer, Jean Becker
Il y a des films dont la bande annonce dit tout. Elle fait plus que résumer, elle enferme le film dans quelques images. Et on se dit après la projection qu’elle avait dit l’essentiel. Parfois c’est l’inverse. Pour « Deux jours à tuer », elle ne dit quasiment rien, voire elle saupoudre un peu d’erreur sur une première impression. Pourtant, dès elle, ça prend. Antoine a tout pour être heureux. Autour de lui, les éternels clichés du bonheur : une jolie femme, deux adorables enfants, une belle maison, la voiture et le métier qui vont avec… Il baigne dans la réussite… Mais d’abord au travail, puis chez lui, Antoine se met à tout briser, à coup de vérités cruelles et implacables. Quelle folie, quelle inconscience ? Ou au contraire, quelle lucidité ? Crise de la quarantaine ? Non ce serait trop simple. Crise tout court ? Non ce serait trop banal… C’est là que le film, son réalisateur Jean Becker et son acteur principal Albert Dupontel, nous baladent, nous perdent dans le dédale des pensées d’Antoine. Que brûle-t-il et surtout pourquoi ? Qu’est-ce qui se cache donc derrière la soudaineté et l’urgence, derrière ce besoin devenu vital de vérité et d’ordre ? Tout ce que vous pourriez imaginer serait sans doute vrai, mais … incomplet, insuffisant, inefficace. Il faudra aller voir le film, le laisser vous bousculer, le laisser agiter votre essentiel, le laisser vous faire sursauter. Tous les instants sont mémorables et offrent d’infinies possibilités. Mais c’est encore autre chose qui vous sera raconté, une bouleversante histoire, aussi vraie que le l’émotion qui vous saisira lorsque le générique s’abattra sur l’écran noir. Magistral.