Divenire, Ludivico Einaudi
A la façon dont la simplicité est un fruit d’intelligence, j’ai goûté la musique de Ludivico Einaudi. Pianiste et compositeur italien né en 1955 à Turin, sa mère lui donne le goût du piano dès l’enfance, et Ludivico apprend la musique au conservatoire de Milan avant de décrocher un diplôme en composition. Son père, Giulio Einaudi, était éditeur et son grand-père, Luigi Einaudi, était le Président de l’Italie de 1948 jusqu’à 1955. S’il n’aime pas les étiquettes, Ludivico accepte néanmoins celle de compositeur minimaliste dont il apprécie l’élégance. Ce qui est minimaliste n’est pas simpliste mais simple, comme le regard qu’offre une personnalité. « Divenire » est un disque qu’on ne lâche pas, et s’il semble que les mélodies accrochent dès la première écoute, les suivantes les font grandir. Comme pour un paysage ou un tableau dont on s’éloigne pour mieux le voir, le recevoir plus encore. En aucun cas, il n’est l’ambiance d’un instant vague, l’accompagnement d’un temps flou. Bien au contraire, l’intensité, douce, finit par envahir tout l’espace, au-dedans et au dehors. Le son monte. Et comme le piano est presque seul, quelques cordes émaillent, la tentation de se mettre à l’instrument est celle du diable. Pour chacun de ses disques, Ludivico édite également des cahiers de partitions, avec les titres de l’album éventuellement réarrangés pour piano seul. Pas de quoi se priver, vraiment. Une très belle rencontre.