La lettre avant le mot
- By Frederic
C’est la première fois que je t’écris. Non, que j’écris à toi, cet ailleurs léger comme un coin à part, un royaume minuscule qui n’appartient qu’à ceux seuls qui peuvent le voir. Jusqu’alors, je n’avais qu’à vivre, qu’à voir, qu’à faire. Le temps de pause, je ne l’avais pas pris. Par facilité, je lui avais préféré celui de pose, de poses sous toutes les coutures, prises et reprises, jour après jour, sur le fil ce qui déjà nous échappait.
Depuis six cents
work
that without does: tried The.jours, je suis devenu petit, au féminin et au masculin, au singulier et au pluriel. J’ai effectué les gestes, inlassablement et minutieusement, moi qui n’avais jamais su répéter. J’ai échangé chaque clignement de paupières contre un événement, et chaque jour contre l’escale d’un grand voyage. Moi qui n’avais su que rêver, j’ai trouvé le goût d’agir. Aucune lumière n’avait rendu les contours si nets. Aucune corde n’avait su tant vibrer.
J’écris, fébrile, fragile, mais j’écris, parce que le premier pas fait peur, comme un saut dans l’inconnu ; ce qui ne doit pas être impudique mais tout dire pourtant. Un pas, de côté, vers ce que je suis aussi, ici même, mais parfois loin.
Je t’écris, pour que mes prochaines lignes débordent de tes couleurs.