L’attrape-coeurs, J.D. Salinger
Y a des livres, c’est comme ça, ils vous tuent. Vous ne savez pas forcément dire pourquoi mais ils vous rendent dingues, au point que vous ne pouvez pas les lâcher, comme s’il y avait de la colle sur la couverture et sur la quatrième, et en belle quantité qui plus est. Imaginez que vous ayez mille choses à faire, ultra importantes, des priorités de ministres à gérer, un concours administratif à préparer, hé bien ça n’y changerait rien, vous auriez quand même ce bouquin collé à vos paluches, et vos yeux rivés, fixes, comme si vous étiez hypnotisés par un sorcier, un gourou, ou un autre débile dans le genre. Alors bon, forcément, là, on se dit que c’est parce que l’histoire est du tonnerre, que les personnages sont super, à couper le souffle, des héros, mais même pas. Ni ça ni rien. L’histoire, c’est celle d’une fugue, waouh, et le personnage, un adolescent entre sensible, asocial et paumé, pas de quoi faire tourner la Terre dans l’autre sens ou la faire se décrocher de son orbite. Tiens, d’ailleurs, pourquoi je parle d’astronomie moi ? C’est vraiment le genre de sujet qui me fait bailler douze fois par minute à m’en décrocher la mâchoire comme qui dirait. Bref. C’est un super bouquin qu’on ne peut pas lâcher, une glue absolue que cet attrape-cœurs. Et ce qui me rend encore plus dingue, c’est que ce bouquin, génial, est le seul de son auteur, Salinger, un type un peu barjot qui vivait en ermite et refusait de faire lire ce qu’il écrivait ; à part l’attrape-cœurs bien sûr. Vraiment un barjot. Bon, vous faites ce que vous voulez, moi j’m’en fous, mais j’serais vous, j’irais m’acheter ce bouquin parce que franchement, c’est incroyable, juste incroyable. Bon, ça n’engage que moi tout ce baratin pommadé on
est bien d’accord, mais j’vous assure, c’est vraiment un texte qui renverse. Pour de vrai.