Lost in the trees, A church that fits our needs
- By Frederic
Aux lignes écrites sur les airs précédents, élogieuses déjà, il faut ajouter des circonstances et des adverbes, des nuances vues de haut. D’encore plus haut. Mais ainsi encore, l’altitude risquerait de n’être pas celle adéquate. Là, entre les arbres, caché parmi des branches, à mi-hauteur entre le ciel et la terre, juste là, le son m’a semblé parfaitement parvenir. A longueur de vie, on aime ou on déteste, on entend des louanges, on nous dit d’admirer ou à l’inverse, de passer notre chemin. On nous dit, on nous dicte, toujours. Le chemin jusqu’aux arbres perdus n’est jamais donné, nulle part le moindre indice. Pourtant, il existe une église faite pour nous, juste pour notre besoin. Spécialement construite. Les statues y vivent, les chants y virevoltent, les vitraux font miroiter le soleil et les couleurs. Quant aux mots, ils sont justes, écrits pour ou par nous-mêmes. La confusion est douce, autant que la netteté est absolue. « A Church that fits our needs » est le plus bel album que j’ai entendu cette année. Le plus bel album qui m’ait traversé depuis des années, une vie au moins. Parler musique serait une erreur, parler de textes en serait une autre ; ce disque est une œuvre qui aspire les disciplines et comble les sens. Instant après instant, l’espace est envahi et le temps se réduit ; l’éternité est là, en une poignée de minutes et l’infini la côtoie, à l’intérieur de soi. Pour une fois, on gagne. Pour cette fois, la beauté dépasse la moindre des réserves. Cette fois, un bonheur.