Shearwater, Winged Life
- By Frederic
Shearwater, Winged Life. Ce qui suit.
Des fils électriques, deux de moins que de lignes le long de la portée. Mais ce n’est qu’un détail. Au-dessus, des centaines d’ailes déployées, notes échappées de lignes musicales. De part et d’autre, des pilonnes indiquent la mesure. L’ensemble, de gris et de noir hésite entre la
nuit, l’orage, ou l’effet d’un noir et blanc. Y a-t-il eu un coup de feu ? Un claquement de portière ? Des pas percutant le bitume ? Une pensée bruyante ? Un souffle ? Rien ne se conçoit pas, tout est donc possible. Et si les oiseaux de la photo avait entendu les titres de Winged life, seraient-ils restés perchés sur leurs fils, placides éléments du décor ? Une photo, une ; puis de la musique.
La folk sait décoller, quitter le minimalisme et devenir épique. De temps en temps, un disque se faufile et rappelle les sphères envisageables. Ici, comme les oiseaux sur la pochette, c’est le ciel que rencontrent les mélodies, aériennes comme rarement les années récentes en ont offert. Le ciel, depuis ma terre, ferme et fragile, transforment les titres en marches à suivre, promenades et détours, enfilades et loopings. La douceur peut secouer, durablement, profondément ; je le sais, intimement, mais le croise si peu… Le bonheur est donc accessible, à tous, et mon rêve est là, une utopie de gamin qui aurait bien fini par renoncer s’il avait pu…
Mais je ne peux pas. Il y a des coins de beauté qui délavent les tristes désordres. Ils valent plus que l’or, dévalent mieux que les larmes. Quand l’œuvre se fait chef, on s’incline et on ferme les yeux, le cœur plein. Heureux et tari.