C‘est ça que doit faire la littérature, exactement ça. Pas de schéma, aucune recette : de la liberté pure, le chemin singulier d’un texte comme le fil d’une pensée qu’on déroulerait. La grâce absolue d’une plume qui ne cherche à en imiter aucune, qui virevolte du seul fait de l’esprit de son auteur. Avec « Un roman français », Frédéric Beigbeder signe une œuvre que je n’oublierai pas, qui restera imprimée sur la fleur de ma peau. Un roman français » est un texte universel, et de son histoire, l’auteur raconte les nôtres, absolument toutes. Dans l’intimité, vous ne croiserez pas l’indécence, et dans le particulier, vous trouverez le global. Dans l’ironie, vous verrez les peurs, et dans les insolences, la sensibilité… Dans les émotions, vous ne trouverez pas d’imposture, et dans les jeux, vous chercherez en vain la moindre règle. Aucune phrase n’est superflue, aucune page. Le talent est là, immense. (Sans doute le travail aussi.) Ce roman, qui raconte l’histoire d’un homme à la recherche d’une enfance étrangement oubliée, est un chef-d’œuvre.

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