Whatever works, Woody Allen

Et s’il fallait lâcher prise ? Boris Yellnikoff a raté son prix Nobel de physique, son mariage, et même son suicide, mais quand la vie lui fait croiser Mélodie Saint Anne Célestine, une jeune femme fugueuse et fraîche comme la rosée, les dés du destin s’amusent, à contre courant. La misanthropie et le cynisme de Boris, brillant et blessé, n’entament pas la vitalité de Mélanie, et peut-être même la subliment-t-elles ; mais tant que ça fonctionne, après tout… Et puis, un jour, tout peut changer, car tout change toujours… La mère, coincée, de Mélodie pourrait se dévergonder ; son père, rigide, pourrait inventer une nouvelle voie ; et Mélodie elle-même, pourrait prendre son envol. Les fils pourraient se mêler, s’emmêler, se démêler, et se dérouler encore, mais après tout, tant que les bouchons flottent… Dans « Whatever works », Woody Allen joue les sages, et souffle à nos oreilles la limite de nos certitudes (inévitables), l’absurdité de nos manœuvres (nécessaires) et la vacuité de nos gesticulations (indispensables). De son expérience, il nous dit que nous choisissons si peu, que nous orientons à peine, mais également que ce n’est sans doute pas si grave. Il nous dit de faire confiance, d’accepter sereinement le déterminisme, la part qui nous échappe, y compris ce que nous sommes par essence. Car au fond, tant que ça fonctionne, il y a toujours du bonheur à récolter. C’est cynique et optimiste, c’est tendre et cruel, c’est ambitieux et accessible, c’est un peu tout mais aussi trois fois rien ; et c’est juste excellent.